Vieillir c’est cesser d’apprendre Part I

Un vieillissement généralisé de la population

Durant la seconde moitié du 20e siècle, l’explosion de la natalité, les formidables avancées scientifiques et la meilleure répartition des richesses ont entraîné un vieillissement important de la population. Ce « papy boum » a de nombreuses conséquences dans tous les aspects de nos sociétés, ici nous nous pencherons sur le vieillissement cérébral.

La dégénérescence (oh le vilain mot !) semble être la croix que toutes personnes ayant la chance de vivre longtemps, doivent porter. Diverses entreprises ont capté le filon, et essayent de vendre de « l’entraînement cérébrale » pour stimuler les têtes de nos aïeux, soi-disant pour préserver leurs cerveaux des ravages du temps. Alors est-ce vraiment efficace de « muscler » son cerveau ?

Avant toute chose le cerveau n’est pas constitué de fibre musculaire, il ne se muscle pas, comme certaine autre partie du corps…

La mise en place de stratégie pour bien vieillir

En revanche, il est vrai qu’il peut être positivement stimulé afin de préserver ses fonctions et rester aiguisé, mais pas n’importe comment. Une étude menée par Denise Park de l’université du Texas à Dallas, tend à montrer que pour stimuler efficacement le cerveau des seniors, il faut que ceux-ci soient bousculés dans leurs habitudes. En clair, il ne suffit pas de se lancer dans une partie de dames en écoutant de la musique classique, ou de passer quelques minutes sur un jeu vidéo simpliste pour se stimuler. Il faut tester des choses différentes, complexes, se lancer des défis.

Exemple expérimental

Pour arriver à ces conclusions, l’équipe de Park rassembla 221 participants, âgé de 60 à 90 ans, devant effectuer diverses activités à hauteur de 15 heures par semaine, pendant plus de trois mois.

  1. Un groupe de participants devaient apprendre de nouvelles compétences, comme la photographie numérique, qui requiert une attention soutenue et faisant appel à la mémoire de travail, la mémoire à long terme et d’autres processus cognitifs complexes (planification etc.).
  2. L’autre groupe se voyait assigné des tâches plus familières, comme remplir des puzzles, écouté de la musique classique.
  3. Un dernier groupe fut constitué pour vérifier les effets de l’activité de groupe (discussions, ballades etc.)

Après trois mois, les chercheurs constatèrent que les personnes engagées dans des activités plus exigeantes, nécessitant l’apprentissage de nouvelles compétences, avaient une amélioration de leur mémoire par rapport aux groupes « pépère ». Les participants des trois groupes furent sans cesses sollicités et stimulés mais c’est uniquement dans le groupe où les tâches à accomplir constituaient un « challenge », qu’on constate des effets positifs.

Agir ou décrépir

Il ne suffit donc pas de se stimuler, il faut se bousculer. Sortir des carcans et de la sclérose mentale dans laquelle on s’installe. Les conclusions de cette étude récente (2013) font écho à d’autres découvertes en neurosciences. Que je décrirais dans une seconde partie.

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