Vous êtes-vous jamais demandez, pourquoi tant de haine envers Taubira (garde des sceaux), Belkacem (ministre de l’éducation) ou encore Sarkeesian (animatrice et créatrice de la série documentaire Feminist Frequency) ?

Deux exemples criants, issus d’un rouleau de papier hygiénique hebdomadaire, gavé de subvention publique et très certainement tenu par une bande de frustrés au Q.I d’huitre.

Image retouchée d’Anita Sarkeesian, l’animatrice/créatrice de Feminist Frequency est régulièrement attaquée par des frustrés, dont l’égo et l’aplomb devant leurs écrans d’ordinateur, n’a d’égale que leurs incapacités à comprendre une quelconque analyse structuré ou à s’insérer dans un tissu social réel.
Bien sûr, en ce qui concerne les deux premières, beaucoup de critiques peuvent être émises, au-delà, toute critique peut être exprimé, si elle est correctement argumentée. Mais ici, on touche à des personnes qui sont constamment et très agressivement critiqué. Pourquoi ? Est-ce que quelque part, leur statut de femmes influentes et femmes basanées de sur croix, pour deux d’entre elles, mécontente plus que de raisons certains mâles.
Dans mes réflexions personnelles, j’ai eu l’intuition que ce qui paraissait insupportable à certains hommes, sous-qualifiés, sous diplômés, en position d’infériorité dans la monstrueuse machine hiérarchique, c’était tout bêtement qu’au fond, un homme blanc ne supportait pas d’être coiffé au poteau, dans une société blanche patriarcale, par des femmes. Et à plus forte raison, des femmes non-blanches. En effet, quand tout vous met dans une position de force, qu’on exige de vous d’être en haut de la pyramide et que malgré cela, vous soyez cantonné à une position inférieure, vous développez une forme de frustration qui s’oriente naturellement vers celles et ceux qui ont « pris votre place ».
C’est toujours agréable de voir ses intuitions trouver un écho dans le réel.
En juillet 2015, Michael M Kasunovic (Université de de New South Wales, Sydney) et Jeffrey H. Kuznekoff du département d’étude intégrative (Université Middletown, Miami) publièrent les résultats d’une étude sur le sexisme, dont le postulat était que les femmes perturbant une situation de hiérarchie patriarcale, incitent un comportement agressif chez les hommes les plus incompétents, ceux qui seraient le plus susceptibles de perdre en statue.
Les chercheurs testèrent leur hypothèse via un FPS (First Personnal Shooter). Les FPS, appelés encore par les anciens, Doom-like, sont des jeux vidéos à la première personne, où l’on est souvent mis dans la peau d’un soldat, évoluant au sein d’une équipe, devant abattre les soldats de l’équipe adverse. Ici, les chercheurs sélectionnèrent le jeu Halo 3, celui-ci mettant en scène des avatars casqués, non sexualisés. Ils observèrent les niveaux de compétence des joueurs et joueuses, leurs rapports nombre de tués/nombre de fois abattu, et les mettaient en relation avec les commentaires échangés entre les protagonistes d’une même équipe.
Le constat fut que les moins bons joueurs émettaient plus de commentaires hostiles à des partenaires à la voix féminine, d’autant plus s’ils effectuaient une piètre performance. A l’inverse, ces mêmes mauvais joueurs manifestaient plus de révérence à l’égard des voix masculines, dans les mêmes conditions. La raison pour laquelle ces piètres performeurs sont plus agressif, seraient pour compenser et minimiser leur perte de statut, résultant de l’entrée de femmes dans une « zone de compétition ».
A contrario, les joueurs de niveau supérieur produisaient quant à eux plus de commentaires positifs à l’intention de leurs partenaires féminines, ne se sentant pas autant effrayé par un bouleversement hiérarchique.
Selon un point de vue évolutionniste, les deux chercheurs concluent que ces comportements sont issus de la compétition inter-sexuelle pour trouver des partenaires. Très simplement, les moins doués font plus de ramdam pour se faire remarquer. Vous avez peut-être en tête les garçons qui tirent les nattes des filles… Sans doute, le même mécanisme.
Ce genre de données peuvent nous aider à comprendre et à combattre les processus qui engendrent les comportements sexistes. Si, comme je le crois, et comme cette étude tend à le confirmer, la frustration des mâles inadaptés engendre tant de tensions, alors il faudra se résoudre à abattre tous ces sales frustrés qui nous pompent l’air et contribuent aux tensions stériles entre hommes et femmes.
Ou plus sérieusement, il faut s’évertuer en toute circonstance de comprendre quels mécanismes rentrant en jeu dans nos comportements et en quoi le fantasme auto-alimenté, que nous appelons société, peut engendrer l’exagération de nos tendances naturelles les plus délétères.